- rogaton
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• 1668; « convocation » 1367; lat. médiév. rogatum, de rogare « demander »♦ Fam. Vx Objet de rebut ou sans valeur.♢ Mod. Bribe de nourriture; reste d'un repas (surtout au plur.). Il dîna de quelques vieux rogatons. Elle ne nous a laissé que des rogatons.Synonymes :- babiole- bric-à-brac- bricole (familier)Bribes d'aliments, restes d'un repas.Synonymes :- relief- restesrogatonn. m. (Surtout au Plur.)d1./d Restes d'un repas.d2./d (Réunion) Repas du lendemain d'une noce.⇒ROGATON, subst. masc.A. — 1. Pop. Porteur de rogatons. Religieux d'un ordre mendiant qui portait des reliques, des indulgences. Car le peuple de Paris est tant sot, tant badaud (...) qu'un bateleur, un porteur de rogatons (...) assemblera plus de gens que ne ferait un bon prêcheur évangélique (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p. 45).2. Fam. Petit écrit sans valeur. Ce recueil ne contient que des rogatons (Ac.). On trouve, en parcourant ces deux longues planches [de ma bibliothèque], (...) de bien curieux rogatons d'histoire (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 33).B. — Au plur.1. Vieilli, fam. Objet de rebut; objet sans valeur. Il se pratiquait un petit commerce, à peine clandestin, de menus objets et de rogatons divers (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 190).2. Fam. Restes de viandes, de pain, ou d'un plat qui a déjà été servi. Finir des rogatons; se nourrir de rogatons. Il est venu rôder (...) en quête de vagues rogatons, ainsi qu'il fait chaque soir, trimardier, chapardeur, autour des maisons de Solaire (GENEVOIX, Rroû, 1931, p. 106).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694-1740: -tum ou -ton; dep. 1762: -ton. Étymol. et Hist. 1. 1367 « semonce, convocation » (Arch. JJ 97, pièce 503 ds GDF.: porteur de cemonces et de rogatons) — 1375, Arch. JJ 107, pièce 311, ibid.: rogatum); puis « requête, relique, placet présentés à quelqu'un pour obtenir quelque chose » le plus souvent dans l'expr. porteur de rogatons 1534 (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, chap. I, ligne 20); 2. 1660 « paperasses » (OUDIN Fr.-Esp.); 1668 « objet sans valeur » (MOLIÈRE, Avare, II, 2); spéc. 1649 « bribes de nourriture » (RICHER, Ovide bouffon, p. 78); 1740 (Ac.: On appelle aussi, Rogatons, Des mets communs, ou des mets réchauffez). Mot lat. rogatus, -us « demande, sollicitation », formé sur le supin rogatum de rogare « interroger, questionner » francisé en -on. Fréq. abs. littér.:30. Bbg. RICHARD Kirchenterminologie 1959, p. 102.
rogaton [ʀɔgatɔ̃] n. m.ÉTYM. 1367; lat. médiéval rogatum « demande », de rogatus, p. p. de rogare « demander ». → Rogation, rogatoire.❖1 Vx. Humble requête, placet. — (1690). Spécialt, vx. « Permission de quêter, ou placet pour demander l'aumône » (Furetière).♦ ☑ Loc. (1640). Vx. Porteur de rogatons : religieux mendiant qui portait des reliques, des indulgences (→ Badaud, cit. 1, Rabelais). — Par ext., vx. Celui qui présentait des placets, de petits poèmes à de hauts personnages afin d'en obtenir de l'argent, une faveur.2 (1662). Vieilli, fam. Objet de rebut objet sans valeur. || Un petit commerce de menus (cit. 3) objets et de rogatons divers.1 (…) n'est-il pas content du furieux intérêt qu'il exige, sans vouloir encore m'obliger à prendre, pour trois mille livres, les vieux rogatons qu'il ramasse ?Molière, l'Avare, II, 1.3 (1694). Mod., fam. Bribe de nourriture; restes d'un repas. ⇒ Débris, graillon, rebut (→ Relief, cit. 1).2 (…) un morceau de pain et de jambon pour moi, un rogaton quelconque à mon piqueur, dit le marquis jovialement (…)Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, III.♦ Fig., par métaphore :3 Sa femme lui lisait de temps à autre les débats du parlement ou les nouveautés de la librairie en matière d'économie politique; mais, pour un littérateur profond et érudit, c'était là une triste nourriture; pour quiconque a manié la logique, ce sont les rogatons de l'esprit humain.Baudelaire, les Paradis artificiels, « Un mangeur d'opium », VIII.4 (Fin XVIIe). Vx. Petite pièce littéraire à laquelle on n'attache ou affecte de n'attacher aucune importante. || Voltaire nommait rogatons ses petits opuscules facétieux.4 (Voltaire) multiplia avec une intarissable gaieté, avec une jeunesse étonnante d'imagination, ces rogatons, ces petits pâtés, qui faisaient digérer ses idées aux esprits les plus dégoûtés et les plus frivoles.Gustave Lanson, Voltaire, VIII.
Encyclopédie Universelle. 2012.